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NOTES DE LA SECTION I.

tant de produit que tous ses propriétaires. En France, l’arpent de terre labourable, loué 6 ou 7 livres, rapporte à-peu-près vingt ou vingt-deux minots de bled, à quatre au setier. Le prêtre, pour sa dîme, en récolte deux. Le prix de ces deux minots peut être, bon an mal an, évalué à 9 ou 10 livres. Le prêtre récolte en sus cinquante bottes de paille, estimées 6 liv. ; plus la dîme de l’avoine et de sa paille, estimée 40 ou 50 sous ; total, 17 liv. 10 s. que le prêtre tire en trois ans du même arpent de terre dont le propriétaire ne tire que 18 ou 21 liv., et su laquelle somme ce propriétaire est obligé de payer le dixieme, d’entretenir sa ferme, de supporter les non-valeurs, les banqueroutes du fermier, et les corvées.

D’après ce calcul, qu’on juge de l’immense richesse des prêtres. En réduit-on le nombre à deux cent mille ? leur entretien monteroit encore à 600,000 livres par jour, et par conséquent à 210 millions par an. Or quelle flotte et quelle