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SECTION I, CHAP. XV.

disssolubilité du lien qui unit le bonheur des individus au bonheur général ?

Quelle puissance n’auroit pas sur les esprits une instruction morale donnée par un sénat ! avec quels respects les peuples n’en recevroient-ils pas les décisions ! C’est uniquement du corps législatif qu’on peut attendre une religion bienfaisante, et qui d’ailleurs, peu coûteuse et tolérante, n’offriroit que des idées grandes et nobles de la divinité, n’allumeroit dans les ames que l’amour des talents et des vertus, et n’auroit enfin, comme la législation, que la félicité des peuples pour objet.

Que des magistrats éclairés soient revêtus de la puissance temporelle et spirituelle, toute contradiction entre les préceptes religieux et patriotiques disparoîtra : tous les citoyens adopteront les mêmes principes de morale,