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SECTION I, CHAP. XV.

leurs n’exigeoit point un grand nombre de prêtres, et n’étoit point nécessairement à charge à l’état.

Les dieux lares et domestiques suffisoient à la dévotion journaliere des particuliers. Quelques temples élevés dans de grandes villes, quelques colleges de prêtres, quelques fêtes pompeuses, suffisoient à la dévotion nationale. Ces fêtes, célébrées dans les temps où la cessation des travaux de la campagne permet à ses habitants de se rendre dans les villes, devenoient pour eux des plaisirs. Quelque magnifiques que fussent ces fêtes, elles étoient rares, et par conséquent peu dispendieuses. La religion païenne n’avoit donc essentiellement aucun des inconvénients du papisme.

Cette religion des sens étoit d’ailleurs la plus faite pour des hommes, la plus propre à produire ces impres-