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SECTION I, CHAP. XIV.

elle être la vertu d’un peuple ? Non : le noble orgueil fut toujours celle d’une nation célebre. C’est le mépris des Grecs et des Romains pour les peuples esclaves ; c’est le sentiment juste et fier de leurs forces et de leur courage, qui, concurremment avec leurs lois, leur soumit l’univers. L’orgueil, dira-t-on, leur soumit l’univers. L’orgueil, dira-t-on, attache l’homme à la terre. Tant mieux : l’orgueil a donc son utilité. Loin de combattre, que la religion fortifie dans l’homme l’attachement aux choses terrestres ; que tout citoyen s’occupe du bonheur, de la gloire et de la puissance de sa patrie ; que la religion, panégyriste de toute action conforme à l’avantage du plus grand nombre, sanctifie tout établissement utile, et ne le détruise jamais ; que l’intérêt des puissances spirituelle et temporelle soit un et toujours le même ; que ces deux puis-