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DE L’HOMME,

douce et humaine ; que ses cérémonies n’aient rien de triste et de sévere ; qu’elle présente par-tout des spectacles pompeux et des fêtes (39) agréables ; que son culte excite des passions, mais des passions dirigées au bien général : la religion qui les étouffe produit des talapoins, des bonzes, des bramines, et jamais de héros, d’hommes illustres et de grands citoyens.

Une religion est-elle gaie ? sa gaieté suppose une noble confiance dans la bonté de l’Être suprême. Pourquoi en faire un tyran oriental, lui faire punir des fautes legeres par des châtiments éternels ? Pourquoi mettre ainsi le nom de la divinité au bas du portrait du diable ? Pourquoi comprimer les ames sous le poids de la crainte, briser leurs ressorts, et d’un adorateur de Jésus faire un esclave vil et pusil-