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public ; c’étoit, selon moi, l’unique moyen d’échapper à la persécution sans en être moins utile à mes compatriotes. Mais, dans le temps employé à la composition de l’ouvrage, les maux et le gouvernement de mes concitoyens ont changé. La maladie à laquelle je croyois pouvoir apporter quelque remede est devenue incurable : j’ai perdu l’espoir de leur être utile ; et c’est à ma mort que je remets la publication de ce livre.

Ma patrie a reçu enfin le joug du despotisme ; elle ne produira donc plus d’écrivains célebres. Le propre du despotisme est d’étouffer la pensée dans les esprits, et la vertu dans les ames.