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médiocre est l’homme aimé. « Monsieur, disoit un pere à son fils, vous réussissez dans le monde, et vous vous croyez un grand mérite. Pour humilier votre orgueil, sachez à quelles qualités vous devez ces succès : vous êtes né sans vices, sans vertus, sans caractere ; vos lumieres sont courtes, votre esprit est borné : que de droits, ô mon fils, vous avez à la bienveillance des hommes ! »

    courtisan d’Emmanuel de Portugal. Il est chargé de faire une dépêche : le prince en compose une sur le même sujet, compare les dépêches, trouve celle du courtisan la meilleure ; il le lui dit. Le courtisan ne lui répond que par une profonde révérence, et court prendre congé du meilleur de ses amis : « Il n’y a plus rien à faire pour moi à la cour, lui dit-il ; le roi sait que j’ai plus d’esprit que lui. »