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que la postérité devra son existence. C’est la présence du plaisir, sa vue toute-puissante, qui brave les malheurs éloignés, anéantit la prévoyance. C’est donc à l’imprudence et à la folie que le ciel attache la conservation des empires et la durée du monde. Il paroît donc qu’au moins dans la constitution actuelle de la plupart des gouvernements, la prudence n’est desirable que dans un très petit nombre de citoyens ; que la raison, synonyme du mot de bon sens, et vantée par tant de gens, ne mérite que peu d’estime ; que la sagesse qu’on lui suppose tient à son inaction ; et que son infaillibilité apparente n’est le plus souvent qu’une apathie. J’avouerai cependant que le

    blés à ce sujet, n’y virent point de danger. Ils ne prévoyoient pas, disoient-ils, qu’une religion où le célibat étoit l’état le plus parfait pût s’étendre beaucoup.