Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/77

Cette page a été validée par deux contributeurs.

y pourroit apporter. Ils ne déclarent ordinairement la maladie qu’au moment qu’elle est incurable. À l’égard de ces places secondaires où l’on n’est point chargé d’imaginer mais d’exécuter ponctuellement, ils y sont ordinairement très propres. Les seules fautes qu’ils y commettent sont de ces fautes d’ignorance qui dans les petites places sont presque toujours de peu d’importance. Quant à leur conduite particuliere, elle n’est point habile, mais elle est toujours raisonnable. L’absence des passions, en interceptant toutes les lumieres dont les passions sont la source, leur fait en même temps éviter toutes les erreurs où les passions précipitent. Les gens sensés sont en général plus heureux que les hommes livrés à des passions fortes : cependant l’indifférence des premiers les rend moins