Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 6.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant de violence contre ceux qui par une déférence aveugle à tes décisions ne flattent point ta présomption ? Apprends que c’est le vice de l’humeur qui te sauve du vice de la flatterie. D’ailleurs que veux-tu dire par cet amour pour la flatterie que tous les hommes se reprochent réciproquement, et dont on accuse principalement les grands et les rois ? Chacun, sans doute, hait la louange, lorsqu’il la croit fausse : l’on n’aime donc les flatteurs qu’en qualité d’admirateurs sinceres. Sous ce titre il est impossible de ne les point aimer, parce que chacun se croit louable, et veut être loué. Qui dédaigne les éloges souffre du moins qu’on le loue sur ce point. Lorsqu’on déteste le flatteur, c’est qu’on le reconnoît pour tel. Dans la flatterie ce n’est donc pas la louange, mais la fausseté, qui choque. Si