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les plus grossieres : un bon conseil sans doute pourroit les leur faire éviter. Mais je dis qu’ils en commettroient de plus considérables encore s’ils se livroient indistinctement aux conseils d’autrui. Qui les suit aveuglément n’a qu’une conduite pleine d’inconséquences, ordinairement plus funeste que les excès même des passions.

En s’abandonnant à son caractere on s’épargne au moins les efforts inutiles qu’on fait pour y résister. Quelque forte que soit la tempête, lorsqu’on prend le vent arriere on soutient sans fatigue l’impétuosité des mers ; mais, si l’on veut lutter contre les vagues en prêtant le flanc à l’orage, on ne trouve par-tout qu’une mer rude et fatigante.

Des conseils inconsidérés ne nous précipitent que trop souvent dans des