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gens d’esprit et ne lisez-vous aucun des ouvrages faits sur cette matiere ? C’est, répliquera-t-elle, parce qu’en ce genre je crois en savoir autant que les auteurs et leurs ouvrages. Mais d’où naît cette confiance en vos lumieres ? Ne seroit-elle pas l’effet de votre indifférence ? Un desir vif nous inspire toujours une salutaire méfiance de nous-mêmes. A-t-on un procès considérable ? on voit des procureurs, des avocats ; on en consulte un grand nombre, on lit ses factums. Est-on attaqué de ces maladies de langueur qui sans cesse nous environnent des ombres et des horreurs de la mort ? on voit des médecins, on recueille leurs avis, on lit des livres de médecine, on devient soi-même un peu médecin. Telle est la conduite de l’intérêt vif. Lorsqu’il s’agit de l’éducation des enfants, si vous n’êtes