dans mon enfance ont germé dans mon ame. Je pars pour gouverner des hommes : c’est de leur bonheur que je ferai mon unique occupation. Je ne prêterai point au riche une oreille plus favorable qu’au pauvre : sourd aux menaces du puissant oppresseur, j’écouterai toujours la plainte du foible opprimé ; et la justice présidera à tous mes jugements. — Ô mon fils, que l’enthousiasme de la vertu sied bien à la jeunesse ! mais l’âge et la prudence vous apprendront à le modérer. Il faut sans doute être juste ; cependant à quelles ridicules demandes n’allez-vous pas être exposé ! à combien de petites injustices ne faudra-t-il pas vous prêter ! Si vous êtes quelquefois forcé de refuser les grands, que de graces, mon fils, doivent accompagner vos refus ! Quelque élevé que vous soyez, un mot du sultan
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