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Soyez vertueux. Mais il leur dit en détail et sans le savoir : N’ajoutez nulle foi à ces maximes ; soyez un coquin timide et prudent ; et n’ayez d’honnêteté, comme le dit Moliere, que ce qu’il en faut pour n’être pas pendu. Or, dans un pareil gouvernement, comment perfectionneroit-on cette partie même de l’éducation qui consiste à rendre les hommes plus fortement vertueux ? Il n’est point de pere qui, sans tomber en contradiction avec lui-même, pût répondre aux arguments pressants qu’un fils vertueux pourroit lui faire à ce sujet.

Pour éclaircir cette vérité par un exemple, je suppose que, sous le titre de bacha, un pere destine son fils au gouvernement d’une province ; que, prêt à prendre possession de cette place, son fils lui dise : Mon pere, les principes de vertu acquis