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impunément vertueux. Tous les préceptes de sa morale se réduiront donc à quelques maximes vagues, et qui, peu liées entre elles, ne peuvent donner à ses fils des idées nettes de la vertu : il craindroit en ce genre les préceptes trop séveres et trop précis. Il entrevoit qu’une vertu rigide nuiroit à leur fortune ; et que, si deux choses, comme le dit Pythagore, rendent un homme semblable aux dieux, l’une de faire le bien public, l’autre de dire la vérité, celui qui se modèleroit sur les dieux seroit à coup sûr maltraité par les hommes.

Voilà la source de la contradiction qui se trouve entre les préceptes moraux que, même dans les pays soumis au despotisme, on est forcé par l’usage de donner à ses enfants, et la conduite qu’on leur prescrit. Un pere leur dit en général et en maxime :