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l’état qu’ils doivent remplir, la trouve aussi folle que l’eût été celle des Grecs, s’ils n’eussent donné qu’un maître de flûte à ceux qu’ils envoyoient aux jeux olympiques y disputer le prix de la lutte ou de la course.

Mais, dira-t-on, si l’on peut faire un bien meilleur emploi du temps consacré à l’éducation, que n’essaie-t-on de le faire ? À quelle cause attribuer l’indifférence où l’on reste à cet égard ? Pourquoi met-on dès l’enfance le crayon dans les mains du dessinateur ? Pourquoi place-t-on à cet âge les doigts du musicien sur le manche de son violon ? Pourquoi l’un et l’autre de ces artistes reçoivent-ils une éducation si convenable à l’art qu’ils doivent professer, et néglige-t-on si fort l’éducation des princes, des grands, et généralement de tous ceux que leur naissance appelle aux grandes