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gens d’esprit ; et qu’enfin ce n’est que dans la premiere jeunesse qu’on est doué de cette attention infatigable qui creuse jusqu’aux premiers principes d’un art ou d’une science : vérité importante, dont l’ignorance arrête souvent le génie dans sa course, et s’oppose au progrès des sciences. Il faut pour la saisir se rappeler que l’amour de la gloire, comme je l’ai prouvé dans mon troisieme discours, est allumé dans nos cœurs par l’amour des plaisirs physiques ; que cet amour ne s’y fait jamais plus vivement sentir que dans la premiere jeunesse ; que c’est par conséquent au printemps de la vie qu’on est susceptible d’un plus violent amour pour la gloire. C’est alors qu’on sent en soi des semences enflammées de vertus et de talents. La force et la santé qui circulent alors dans nos veines y portent le sentiment