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des académies ; aussi vit-on le fier Attila lui-même rassembler près de lui les savants dans tous les genres, le khalife Aaron Al-Raschid en composer sa cour, et Tamerlan établir l’académie de Samarcande. Quel accueil Trajan ne faisoit-il pas au mérite ! Sous son regne il étoit permis de tout dire, de tout penser, et de tout écrire ; parce que les écrivains, frappés de l’éclat de ses vertus et de ses talents, ne pouvoient être que ses panégyristes : bien différent en cela des Néron, des Caligula, des Domitien, qui, par la raison contraire, imposoient silence aux gens éclairés qui dans leurs écrits n’eussent transmis à la postérité que la honte et les crimes de ces tyrans.

J’ai fait voir dans les exemples ci-dessus rapportés que le même desir de gloire auquel les grands hommes