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gloire peut promettre aux autres hommes, le sultan est donc sans desirs : rien ne peut donc allumer en lui l’amour de la gloire ; il n’a donc point de motif suffisant pour se risquer à l’ennui des affaires, et s’exposer à cette fatigue d’attention nécessaire pour s’éclairer. Exiger de lui des lumieres, c’est vouloir que les fleuves remontent à leur source, et demander un effet sans cause. Toute l’histoire justifie cette vérité. Qu’on ouvre celle de la Chine : on y voit les révolutions se succéder rapidement les unes aux autres. Le grand homme, qui s’éleve à l’empire, a pour successeurs des princes nés dans la pourpre, qui, pour s’illustrer, n’ayant point les motifs puissants de leur pere, s’endorment sur le trône ; et, dès la troisieme génération, la plupart en descendent sans avoir souvent à se reprocher