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gnent, les persuadent, divisent les familles, font déshériter les enfants, s’en appliquent les biens. On leur cede des terreins, on y construit des temples, on y attache des revenus. Ils empruntent le bras du puissant pour plier l’homme éclairé au joug de la superstition. Ils soumettent enfin tous les esprits, en tenant le sceptre soigneusement caché sous les haillons de la misere et les cendres de la pénitence.

Pendant ce temps leurs anciens et braves compagnons, retirés dans les déserts, surprennent les caravanes, les attaquent à main armée, les pillent, et partagent entre eux le butin. Un jour, où sans doute le combat n’avoit point tourné à leur avantage, on saisit un de ces brigands, on le conduit à la ville la plus prochaine, on dresse l’échafaud, on le mene au supplice. Il