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plus braves se levent les premiers. La force, disent-ils, nous a tout enlevé ; c’est par la force qu’il faut tout recouvrer. Si nos rajahs ont par leurs vexations arraché jusqu’au nécessaire au sujet même qui leur prodigue ses biens, sa vie et ses peines, pourquoi refuser à nos besoins ce que des tyrans permettent à leur injustice ? Aux confins de ces régions, les bachas, par les presents qu’ils exigent, partagent le profit des caravanes ; ils pillent des hommes enchaînés par leur puissance et par la crainte. Moins injustes et plus braves qu’eux, attaquons des hommes armés ; que la valeur en décide, et que nos richesses soient du moins le prix d’une vertu. Nous y avons droit. Le ciel, par le don de la bravoure, désigne ceux qu’il veut arracher aux fers de la tyrannie. Que le laboureur, sans force, sans courage,