leur : c’est que, dans un homme, le génie suppose une vie studieuse et appliquée, et qu’une vie si différente de la vie commune paroîtra toujours ridicule. Pourquoi l’esprit, dit-on, est-il plus commun dans ce siecle que dans le siecle précédent ? et pourquoi le génie y est-il plus rare ? Pourquoi, comme dit Pythagore, voit-on tant de gens prendre le thyrse, et si peu qui soient animés de l’esprit du dieu qui le porte ? C’est que les gens de lettres, trop souvent arrachés de leur cabinet par le besoin, sont forcés de se jeter dans le monde : ils y répandent des lumieres, ils y forment des gens d’esprit ; mais ils perdent nécessairement un temps qu’ils eussent, dans la solitude et la méditation, employé à donner plus d’étendue à leur génie. L’homme de lettres est comme un corps qui, poussé rapide-
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