le monde savant. L’homme de génie est donc en partie l’œuvre du hasard ; c’est le hasard qui, toujours en action, prépare les découvertes, rapproche insensiblement les vérités, toujours inutiles lorsqu’elles sont trop éloignées les unes des autres, et qui fait naître l’homme de génie dans l’instant précis où les vérités, déja rapprochées, lui donnent des principes généraux et lumineux : le génie s’en saisit, les présente, et quelque partie de l’empire des arts ou des sciences en est éclairée. Le hasard remplit donc auprès du génie l’office de ces vents qui, dispersés aux quatre coins du monde, s’y chargent des matieres inflammables qui composent les météores : ces matieres, poussées vaguement dans les airs, n’y produisent aucun effet, jusqu’au moment où, par des souffles contraires, portées
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