en plaignant les maux de leur ami, du plaisir de s’attendrir sur eux-mêmes.
Ce que je dis des conditions je le dis des caracteres : il en est qui ne peuvent se passer d’amis. Les premiers sont ces caracteres foibles et timides qui dans toute leur conduite ne se déterminent qu’à l’aide et par le conseil d’autrui ; les seconds sont ces caracteres mornes, séveres, despotiques, et qui, chauds amis de ceux qu’ils tyrannisent, sont assez semblables à l’une des deux femmes de Socrate, qui, à la mort de ce grand homme, s’abandonna à une douleur plus vive que la seconde, parce que celle-ci, d’un caractere doux et aimable, ne perdoit dans Socrate qu’un mari, lorsque celle-là perdoit en lui le martyr de ses caprices, et le seul homme qui pût les supporter.
Il est enfin des hommes exempts de