Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.

être ont dans leurs ouvrages fait preuve d’autant d’esprit ? C’est, répondrai-je, que les grands physiciens ont, par leurs découvertes, quelquefois servi l’univers, et que la plupart des moralistes n’ont été jusqu’à présent d’aucun secours à l’humanité. Que sert de répéter sans cesse qu’il est beau de mourir pour la patrie ? Un apophthegme ne fait point un héros. Pour mériter l’estime, les moralistes devoient employer, à la recherche des moyens propres à former des hommes braves et vertueux, le temps et l’esprit qu’ils ont perdu à composer des maximes sur la vertu. Lorsqu’Omar écrivoit aux Syriens, J’envoie contre vous des hommes aussi avides de la mort que vous l’êtes des plaisirs ; alors les Sarrasins, trompés par les prestiges de l’ambition et de la crédulité, ne voyoient dans le ciel que le partage