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l’injustice de tes mépris ; et, si tu en doutes, donne-nous les lois de Sparte, prends Xerxès pour maître ; tu seras le lâche, et moi le héros.

Rappelons-nous le moment où le cri de la guerre avoit réveillé toutes les nations de l’Europe, où son tonnerre se faisoit entendre du nord au midi de la France[1] ; supposons qu’en ce moment un républicain, encore tout échauffé de l’esprit de citoyen, arrive à Paris, et se présente dans la bonne compagnie : quelle surprise pour lui de voir chacun y traiter avec indifférence les affaires publiques, et ne s’y occuper vivement que d’une mode, d’une histoire galante, ou d’un petit chien !

Frappé à cet égard de la différence qui se trouve entre notre nation et la

  1. Dans la derniere guerre, lorsque les ennemis entrerent en Provence.