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pent, invisible aux yeux même du roi, ne reçoit ses demandes et ne rend ses réponses que par l’organe des prêtres, ce n’est point aux mortels à porter sur ces mysteres un œil profane : leur devoir est de croire, de se prosterner, et d’adorer.

En Asie, au contraire, lorsque les Perses, tout souillés[1] du sang des serpents immolés au dieu du bien, couroient au temple des mages se vanter de cet acte de piété, s’imagine-t-on qu’un homme qui les auroit arrêtés pour leur prouver le ridicule de leur opinion en eût été bien reçu ? Plus une opinion est folle, plus il est honnête et dangereux d’en démontrer la folie.

Aussi M. de Fontenelle a-t-il toujours répété que, s’il tenoit toutes les

  1. Beausobre, Histoire du Manichéisme.