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et le mangea ? Un saint marabout, ajoutent-ils, s’en apperçoit, en porte ses plaintes au roi. Sur-le-champ arrêt de mort contre tous les cochons : l’exécution s’ensuit ; et la race en alloit être anéantie, lorsque les peuples représenterent au roi que, pour un coupable, il n’étoit pas juste de punir tant d’innocents. Ces remontrances suspendent la colere du prince ; on appaise le grand marabout ; le massacre cesse, et les cochons ont ordre à l’avenir d’être plus respectueux envers la divinité. Voilà, s’écrient les marabouts, comme le serpent sait allumer la colere des rois pour se venger des impies : que l’univers reconnoisse sa divinité, à son temple, à son sacrificateur, à l’ordre de marabout destiné à le servir, enfin aux vierges consacrées à son culte ! Si, retiré au fond de son sanctuaire, le dieu ser-