Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ger tes sujets à faire un profane usage de leur raison. Si l’œil sévere de l’examen et du doute se portoit sur tous les objets de la croyance humaine, qui sait si ton culte même seroit à l’abri des railleries de l’incrédulité ? Peut-être que ta sainte urine et tes saints excréments[1], que tu distribues en présent aux princes de la terre, leur paroîtroient moins précieux ; peut-être n’y trouveroient-ils plus la même saveur, n’en saupoudreroient-ils plus leurs ragoûts, et n’en mêleroient-ils plus dans leurs sauces. Déjà l’impiété nie à la Chine les neuf incarnations de Visthnou. Toi, dont la vue embrasse le passé, le présent et l’avenir, tu nous l’as répété souvent,

  1. On donne au grand lama le nom de Pere éternel. Les princes sont friands de ses excréments. Histoire générale des Voyages, tome vii.