Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De retour en son pays, il raconte ses aventures : le grand lama veut les entendre ; il pâme de rire à ce récit. De quelle folie, disoit-il, l’esprit humain n’est-il pas capable ! que de coutumes bizarres ! quelle crédulité dans les Lappons ! Sont-ce des hommes ? Oui vraiment, répondit le Tartare : apprends même quelque chose de plus étrange, c’est que ces Lappons, si ridicules avec leurs sorciers, ne rient pas moins de notre crédulité que tu ris de la leur. Impie, répond le grand lama, oses-tu bien prononcer ce blasphême, et comparer ma religion avec la leur ? Pere éternel, reprit le Tartare, avant que l’imposition sacrée de ta main sur ma tête m’ait lavé de mon péché, je te représenterai que par tes ris tu ne dois pas enga-

    dont le nœud, délié à certaine hauteur, doit donner un certain vent.