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lorsque nous le prenons pour une tête brûlée ; là c’est l’Arabe qui, persuadé de l’infaillibilité de son calife, se rit de la sotte crédulité du Tartare qui croit le grand lama immortel. Dans l’Afrique c’est le Negre qui, toujours en adoration devant une racine, une patte de crabe, ou la corne d’un animal, ne voit dans la terre qu’une masse immense de divinités, et se moque de la disette où nous sommes de dieux, tandis que le musulman peu instruit nous accuse d’en reconnoître trois. Plus loin ce sont les habitants de la montagne de Bata ; ils sont persuadés que tout homme qui mange avant sa mort un coucou rôti est un saint : ils se moquent en conséquence de l’Indien. Quoi de plus ridicule, lui disent-ils, que d’approcher une vache du lit d’un malade, et d’imaginer que si la vache dont on tire