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lés qui prennent la couleur de l’herbe à laquelle ils s’attachent : ce n’est qu’en empruntant la ressemblance de l’objet aimé qu’un amant parvient à lui plaire. Or, si les femmes, par l’éducation qu’on leur donne, doivent acquérir plus de frivolités et de graces, que de force et de justesse dans les idées, nos esprits, se modelant sur les leurs, doivent en conséquence se ressentir des mêmes vices.

Il n’est que deux moyens de s’en garantir. Le premier, c’est de perfectionner l’éducation des femmes, de donner plus de hauteur à leur ame, plus d’étendue à leur esprit. Nul doute qu’on ne l’élevât aux plus grandes choses si l’on avoit l’amour pour précepteur, et que la main de la beauté jetât dans notre ame les semences de l’esprit et de la vertu. Le second moyen (et ce n’est pas certainement celui que je conseillerois),