Cette page a été validée par deux contributeurs.
que, parmi les hommes, il en est peu qui n’aient éprouvé quelque passion ; que la plupart d’entre eux sont moins frappés de la profondeur d’une idée que de la beauté d’une description ; qu’ils ont, comme l’expérience le prouve, presque tous plus senti que vu, mais plus vu que réfléchi[1] ; qu’ainsi la peinture des passions doit être plus généralement agréable que la peinture des objets de la nature ; et la description poétique de ces mêmes objets doit trouver plus d’admirateurs que les ouvrages philosophiques. À l’égard même de ces derniers ouvrages, les hommes étant communément moins curieux de la
- ↑ Voilà pourquoi, dans la Grece, dans Rome, et dans presque tous les pays, le siecle des poëtes a toujours annoncé et précédé celui des philosophes.