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assassiné tant de Romains : « C’est Sylla, lui dit-on ». — « Quoi ! Sylla les égorge, et Sylla vit encore » ! — « Le seul nom de Sylla, lui réplique-t-on, désarme le bras de nos citoyens ». — « Ô Rome ! s’écrie alors Caton, que ton destin est déplorable, si, dans la vaste enceinte de tes murs, tu ne renfermes pas un homme vertueux, et si tu ne peux armer contre la tyrannie que le bras d’un foible enfant ! » À ces mots, se tournant vers son gouverneur, « Donne-moi, lui dit-il, ton épée ; je la cacherai sous ma robe, j’approcherai de Sylla, je l’égorgerai. Caton vit ; Rome est libre encore.[1]. »

  1. C’est ce même Caton qui, retiré à Utique, répondit à ceux qui le pressoient de consulter l’oracle de Jupiter Hammon,