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au bord d’un ruisseau, où la succession rapide des flots qui se poussent l’un l’autre font à chaque instant sur lui des impressions nouvelles ; voilà pourquoi nous préférons la vue des objets en mouvement à celle des objets en repos ; voilà pourquoi l’on dit proverbialement, Le feu fait compagnie, c’est-à-dire qu’il nous arrache à l’ennui.

C’est ce besoin d’être remué, et l’espece d’inquiétude que produit dans l’ame l’absence d’impression, qui contient en partie le principe de l’inconstance et de la perfectibilité de l’esprit humain, et qui, le forçant à s’agiter en tous sens, doit, après la révolution d’une infinité de siecles, inventer, perfectionner les arts et les sciences, et enfin amener la décadence du goût[1].

  1. C’est peut-être en comparant la