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dépendent, et de la méthode dont se servent les maîtres, et de la crainte qu’ils inspirent à leurs écoliers, et de l’intérêt que les parents prennent aux études de leurs enfants, on sent que des progrès dépendants de causes si variées, qui agissent et se combinent si diversement, doivent par cette raison être extrêmement inégaux. D’où je conclus que la grande inégalité d’esprit qu’on remarque entre les hommes dépend peut-être du desir inégal qu’ils ont de s’instruire. Mais, dira-t-on, ce desir est l’effet d’une passion. Or, si nous ne devons qu’à la nature la force plus ou moins grande de nos passions, il s’ensuit que l’esprit doit en conséquence être considéré comme un don de la nature.

C’est à ce point, véritablement délicat et décisif, que se réduit toute