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plus haut, sont capables d’apprendre à lire et d’apprendre leur langue, ils sont tous capables, non seulement de l’attention vive mais encore de l’attention continue qu’exige la découverte d’une vérité.

Quelle continuité d’attention ne faut-il pas pour connoître les lettres, les rassembler, en former des syllabes, en composer des mots, ou pour unir dans sa mémoire des objets d’une nature différente, et qui n’ont entre eux que des rapports arbitraires, comme les mots chêne, grandeur, amour, qui n’ont aucun rapport réel avec l’idée, l’image ou le sentiment qu’ils expriment ! Il est donc certain que, si, par la continuité d’attention, c’est-à-dire par la répétition fréquente des mêmes actes d’attention, tous les hommes parviennent à graver successivement dans leur mémoire tous les