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eussent formé des sociétés, qu’ils connussent d’autres droits que la force et l’adresse, qu’il y eût entre eux aucune convention, aucune loi, aucune propriété, et qu’il pût par conséquent y avoir aucun vol et aucune injustice. À l’égard même des traités particuliers que les nations contractent entre elles, ces traités n’ayant jamais été garantis par un assez grand nombre de nations, je vois qu’ils n’ont presque jamais pu se maintenir par la force, et qu’ils ont par conséquent, comme des lois sans force, dû souvent rester sans exécution.

Lorsqu’en appliquant aux nations les idées générales de la justice mon esprit aura réduit la question à ce point, pour découvrir ensuite pourquoi le peuple qui enfreint les traités faits avec un autre peuple est moins coupable que le particulier qui viole les con-