Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moire et j’en rejetterai successivement une infinité d’idées, jusqu’au moment où j’appercevrai que, pour résoudre cette question, il faut d’abord se former des idées nettes et générales de la justice, et pour cet effet remonter jusqu’à l’établissement des sociétés, jusqu’à ces temps reculés où l’on en peut mieux appercevoir l’origine, où d’ailleurs on peut plus facilement découvrir la raison pour laquelle les principes de la justice, considérée par rapport aux citoyens, ne seroient pas applicables aux nations.

Tel sera, si je l’ose dire, le second pas de mon esprit. Je me représenterai en conséquence les hommes absolument privés de la connoissance des lois, des arts, et à-peu-près tels qu’ils devoient être aux premiers jours du monde. Alors je les vois dispersés dans les bois comme les autres ani-