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sage différent que doivent faire de leur temps deux hommes qui veulent se rendre supérieurs aux autres, l’un

    de l’innocence et l’incarnat de la pudeur, et qui les peint du blanc de l’art et du fard de l’effronterie ? Que sais-je ? Son mépris pour elles n’est peut-être qu’un piege pour moi. Puis-je ignorer les préjugés des hommes, et l’art qu’ils emploient pour nous séduire ? Nourris dans le mépris de notre sexe, ce n’est point nous, c’est leurs plaisirs qu’ils aiment. Les cruels qu’ils sont ! ils ont mis au rang des vertus et les fureurs barbares de la vengeance, et l’amour forcené de la patrie ; et jamais parmi les vertus ils n’ont compté la fidélité ! C’est sans remords qu’ils abusent l’innocence. Souvent leur vanité contemple avec délices le spectacle de nos douleurs. Mais non ; éloignez-vous de moi, odieuses pensées ; mon amant va se rendre en ces lieux. Je l’ai mille fois