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sans attention, comme je viens de le dire, n’y laisseroient qu’une trace légere, et prompte à s’effacer ; et 3o. de l’ordre dans lequel on range ses idées. C’est à cet ordre qu’on doit tous les prodiges de mémoire ; et cet ordre consiste à lier ensemble toutes ses idées, à ne charger par conséquent sa mémoire que d’objets qui, par leur nature ou la maniere dont on les considere, conservent entre eux assez de rapport pour se rappeler l’un l’autre.

Les fréquentes représentations des mêmes objets à la mémoire sont, pour ainsi dire, autant de coups de burin qui les y gravent d’autant plus profondément qu’ils s’y représentent plus souvent[1]. D’ailleurs cet ordre

  1. La mémoire, dit M. Locke, est une table d’airain remplie de caracteres