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qu’ils n’ont pas eu d’yeux pour les appercevoir. Il est vrai qu’à cet égard l’esprit peut réparer leurs omissions : la connoissance de certains principes supplée facilement à la connoissance de certains faits. Ainsi, sans m’arrêter davantage à prouver que le hasard joue dans ce monde un plus grand rôle qu’on ne pense, je conclurai de ce que je viens de dire que, si l’on comprend sous le mot d’éducation généralement tout ce qui sert à notre instruction, ce même hasard doit nécessairement y avoir la plus grande part ; et que personne n’étant exactement placé dans le même concours de circonstances, personne ne reçoit précisément la même éducation.

Ce fait posé, qui peut assurer que la différence de l’éducation ne produise la différence qu’on remarque entre les esprits ; que les hommes ne