Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 3.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pressions nouvelles, ne fixe fortement notre attention, ne nous occupe sans nous fatiguer, et ne nous plaise par conséquent davantage ? Mais, si la nuit vient encore redoubler les horreurs de cette même tempête, et que les montagnes d’eau dont la chaîne termine et cintre l’horizon soient à l’instant éclairées par les lueurs répétées et réfléchies des éclairs et des foudres ; qui doute que cette mer obscure, changée tout-à-coup en une mer de feu, ne forme, par la nouveauté, unie à la grandeur et à la variété de cette image, un des tableaux les plus propres à étonner notre imagination ? Aussi l’art du poëte, considéré purement comme descripteur, est de n’offrir à la vue que des objets en mouvement, et même, s’il le peut, de frapper dans ses descriptions plusieurs sens à-la-fois. La peinture du