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d’amour et d’humanité, mais dont ses ministres ont fait si souvent usage ; cruautés qui seront à jamais la honte

    une religion ambitieuse et sanguinaire ; qu’elle fait passer au fil de l’épée tout ce qui lui résiste ; qu’elle appelle les bourreaux, invente les supplices, envoie des bulles pour exciter les peuples à la révolte, anime les conspirations, et enfin ordonne le meurtre des princes ; Bayle prend l’œuvre de l’homme pour celui de la religion : et les chrétiens n’ont que trop souvent été des hommes. Lorsqu’ils étoient en petit nombre, ils ne parloient que de tolérance : leur nombre et leur crédit s’étant accrus, ils prêcherent contre la tolérance. Bellarmin dit à ce sujet que si les chrétiens ne détrônerent pas les Néron et les Dioclétien, ce n’est pas qu’il n’en eussent le droit, mais ils n’en avoient pas la force : aussi faut-il convenir qu’ils en ont fait usage dès qu’ils l’ont pu. Ce fut à main armée que les empereurs dé-