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pour leur sagesse et leur retenue, remplissoient avec la plus grande exactitude les devoirs de la société : tous ces exemples et mille autres pareils prouvent que l’espoir ou la crainte des peines ou des plaisirs temporels sont aussi efficaces, aussi propres à former des hommes vertueux, que ces peines et ces plaisirs éternels qui, considérés dans la perspective de l’avenir, font communément une impression trop foible pour y sacrifier des plaisirs criminels, mais présents.

Comment ne donneroit-on pas la préférence aux motifs d’intérêt temporel ? Ils n’inspirent aucune de ces pieuses et saintes cruautés que condamne[1] notre religion, cette loi

  1. Lorsque Bayle dit que la religion, humble, patiente et bienfaisante, dans les premiers siecles, est devenue depuis