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vernement moins sage, traîner au supplice la probité éclairée d’un Socrate.

Tels sont les moyens dont se sont servies ces deux especes d’hommes pour imposer silence aux esprits éclairés. En vain, pour leur résister, s’appuieroit-on de la faveur publique. Lorsqu’un citoyen est animé de la passion de la vérité et du bien général, je sais qu’il s’exhale toujours de son ouvrage un parfum de vertu qui le rend agréable au public, et que ce public devient son protecteur : mais comme sous le bouclier de la reconnoissance et de l’estime publique on n’est pas à l’abri des persécutions de ces fanatiques, parmi les gens sages il en est très peu d’assez vertueux pour oser braver leur fureur.

Voilà quels obstacles insurmontables se sont jusqu’à présent opposés