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ignorerions sans cette étude, c’est donc pour la science et l’art que nous cultivons que nous avons nécessairement le plus de cette estime que j’appelle sentie.

Notre estime pour les autres arts ou sciences est toujours proportionnée au rapport plus ou moins prochain qu’ils ont avec la science ou l’art auquel nous nous appliquons. Voilà pourquoi le géometre a communément plus d’estime pour le physicien que pour le poëte, qui doit en accorder davantage à l’orateur qu’au géometre.

C’est aussi de la meilleure foi du monde qu’on voit des hommes illustres en des genres différents faire très peu de cas les uns des autres. Pour se convaincre de la réalité d’un mépris toujours réciproque de leur part (car il n’y a point de dette plus fidèlement