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plus soigneux de la correction de leurs ouvrages que de celle de leurs mœurs, et prennent-ils exemple sur Averroès, ce philosophe qui se permettoit, dit-on, des friponneries, qu’il regardoit non seulement comme peu nuisibles, mais même comme utiles à sa réputation. Il donnoit par-là, disoit-il, le change à ses rivaux, détournoit adroitement sur ses mœurs les critiques qu’ils eussent faites de ses ouvrages ; critiques qui sans doute auroient porté à sa gloire de plus dangereuses atteintes.

J’ai, dans ce chapitre, indiqué le moyen d’échapper aux séductions des sociétés particulieres, de conserver une vertu toujours inébranlable au choc de mille intérêts particuliers et différents ; et ce moyen consiste à prendre, dans toutes ses démarches, conseil de l’intérêt public.