Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 2.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fois impitoyable envers les particuliers[1]. Lorsqu’un vaisseau est surpris par de longs calmes, et que la famine a d’une voix impérieuse commandé de tirer au sort la victime infortunée qui doit servir de pâture à ses compagnons, on l’égorge sans re-

  1. C’est ce principe qui, chez les Arabes, a consacré l’exemple de sévérité que donna le fameux Ziad, gouverneur de Basra. Après avoir inutilement tenté de purger cette ville des assassins qui l’infestoient, il se vit contraint de décerner la peine de mort contre tout homme qu’on rencontreroit la nuit dans les rues. On y arrêta un étranger : il est conduit devant le tribunal du gouverneur ; il essaie de le fléchir par ses larmes. « Malheureux étranger, lui dit Ziad, je dois te paroître injuste en punissant une contravention à des ordres que tu as pu ignorer ; mais le salut de Basra dépend de ta mort : je pleure, et te condamne. »