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public n’a et ne doit effectivement avoir aucun égard, 1°. parce qu’il n’est point juge des intentions ; 2°. parce qu’il ne prend dans ses jugements conseil que de son intérêt.

S’il soustrait à la mort celui qui par malheur tue son ami à la chasse, ce n’est pas seulement à l’innocence de ses intentions qu’il fait grace, puisque la loi condamne au supplice la sentinelle qui s’est involontairement laissé surprendre au sommeil. Le public ne

    toire, à l’étude des sciences et des arts ; elle doit se présenter aux grands, et même arracher le voile qui couvre en eux des défauts nuisibles au public ; mais elle ne doit jamais révéler ceux qui ne nuisent qu’à l’homme même : c’est affliger sans utilité ; sous prétexte d’être vrai, c’est être méchant et brutal ; c’est moins aimer la vérité que se glorifier dans l’humiliation d’autrui.